Le souci de classification répond à plusieurs objectifs:

- permettre une simplification en faisant ressortir des grandes familles.

- conduire à une reconnaissance facile des roches.

- traduire l'origine et la genèse des roches, c'est à dire regrouper des roches d'origine voisine.

- se faire comprendre lorsqu'on veut parler d'un type de roche.

Deux approches sont possibles pour classer les roches magmatiques, se baser soit sur la composition minéralogique, soit sur la composition chimique. En effet les roches magmatiques possèdent une composition chimique et minéralogique permettant de les identifier. Pour y parvenir, 2 analyses peuvent être mises en oeuvre. La première est une analyse dite normative appellée norme CIPW de ses auteurs (Cross, Iddings, Pirsson, Washington). C'est une analyse très lourde de calculs et qui prend beaucoup de temps à réaliser. Elle est maintenant largement remplacée par l'analyse modale beaucoup plus simple à mettre en oeuvre.

l'analyse normative:

Au début du siècle, l'école Américaine a proposé une classification fondée sur l'analyse chimique et le calcul d'une composition minéralogique virtuelle: l'analyse normative.

Elle correspond à la composition minéralogique théorique d'une roche magmatique si tout les équilibres chimiques avaient pu se réaliser au cours d'une cristallisation très lente. Elle est à calculer à partir des taux de SiO2, TiO2, Al2O3, Fe2O3, FeO, MnO, MgO, CaO, Na2O, K2O, P2O5 et H2O (en % pondéraux donnés par l'analyse chimique après broyage total de la roche). On utilise une grille qui doit être remplie selon un ordre bien précis. La démarche est assez complexe, ainsi vous la trouverez dans de nombreux ouvrages d'analyse minéralogique. La grille se présente de cette façon:

télécharger la grille "CIPW.ace"  (406 Ko)

l'analyse modale:

On appelle mode, la composition minéralogique effective de la roche telle qu'elle résulte d'une observation au microscope. Pour l'analyse microscopique des roches, consultez la rubrique "microscope". L'analyse modale repose sur la détermination de tous les minéraux d'une plaque par balayage systématique de la préparation grâce à un compteur de points muni d'un dispositif qui entraîne automatiquement la platine à chaque impulsion. On peut ainsi connaître la composition minéralogique réelle de la roche si elle est entièrement cristallisée.

 

Dans le souci d'unifier la terminologie des roches magmatiques, l'union internationale des sciences géologiques (U.I.S.G) a recommandé l'emploi de la classification de Streckeisen (1974). Cette classification, qui s'applique aux roches présentant moins de 90% en ferromagnésiens, est basée sur l'incompatibilité existant entre le quartz et les feldspathoïdes. Pour les roches contenant plus de 90%, la classification est basée sur les pourcentages respectifs des pyroxènes et de l'olivine. Cette classification permet de retrouver le nom d'une roche plutonique ou volcanique à partir de son pourcentage en feldspaths alcalins, plagioclases et quartz (ou feldspathoïdes). Les triangles se présentent de la façon suivante:

   roches plutoniques roches volcaniques
1 roches hyperquartzeuses  
2 granites alcalins rhyolites alcalines
3 granites rhyolites
4 granodiorites dacites
5 diorites et gabbros quartziques andésites et basaltes quartziques
6 syénites alcalines trachytes alcalines
7 syénites trachytes
8 monzonites latites
9 syénodiorites trachyandésites
10 diorites andésites
11 syénogabbros trachybasaltes
12 gabbros basaltes
13 syénites néphéliniques phonolites
14 monzosyénites feldspatoïdiques phonolites
15 essexites téphrites
16 théralites basanites
17 foïdites vulcanites foïdites
     
18 dunites  
19 harzburgites  
20 lherzolites  
21 wherlites  
22 orthopyroxénites à olivines  
23 pyroxénites à olivines  
24 clinopyroxénites à olivines  
25 orthopyroxénites  
26 webstérites  
27 clinopyroxénites